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1918 - 1944
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Sources extraits du CD-Rom Amicale du Tracteur Renault (1999- Jacques Gouet)
et extraits de l'Encyclopédie du Tracteur Renault
3 tomes (1919-1970)-(1971-2000)-(2000-2005) Editions ETAI
(Avec l'autorisation de reproduction des éditions ETAI)
C’est dans ce modeste appentis, construit au fond du jardin familial de Billancourt ; aux portes de Paris ; que le jeune Louis Renault construit la première Renault. Le succès est fulgurant ; dès 1913 le cap des 10000 voitures est franchi. Durant la première guerre mondiale Renault travaille pour la défense nationale et construit notamment les premiers chars d’assaut FT qui assurent la réussite des offensives françaises en 1918.
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Durant cette
longue guerre, le manque de main d’œuvre et la réquisition des chevaux ont
mis à mal l’agriculture ; dès 1917 Louis Renault pense à la mécanisation
du travail de la terre comme en témoigne cette photo datée du 25 janvier 1918.
Dès la fin
de la guerre le département 14 de construction des chars FT est reconverti en
atelier de montage des premiers tracteurs agricoles de série, les GP. Renault
se lance alors dans l’agriculture et son centre d’essais devient sa ferme
d’Herqueville en Normandie. |
Ce qui
suit est extrait du livre « L’usine
du Mans » de Gilbert Hattry.
"
Les événements
de la grande guerre ont démenti les prévisions optimistes des augures
militaires tant sur la durée des hostilités que sur la consommation des
munitions.
La défense
nationale exige une mobilisation industrielle et Louis Renault se trouve
contraint à décentraliser certaines fabrications ; de prospections en
prospections Le Mans fut retenu et un avant projet datant du 4 décembre 1918 préfigure
non seulement l’usine qu’il veut aménager, mais aussi ses préoccupations
sociales par la construction de logements et d’espaces de loisir (
Mais les démarches sont longues et la construction de tracteurs agricoles continuera de se faire dans les ateliers de Billancourt jusqu’en 1942.
L’évolution de la mécanisation
est directement liée au coût du carburant qui engendrait plus-values qu’il
fallait compenser ; c’est ainsi qu’apparurent les premiers moteurs à
huile lourde en 1927 avec le RK
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et diesel en 1932 avec le VI. |
Dans les années
30 la vapeur restait une énergie largement employée, notamment pour le
battage. En 1932 Renault proposa une Locomobile à huile lourde équipée d’un
moteur semi-diesel 2 temps fonctionnant au gasoil ; notons également qu’à
cette même époque Renault proposait toute une gamme de moteurs fixes. |
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Mais le
moteur à essence gardait ses adeptes, confortés par le bon comportement du
moteur Renault 85.
Revenons à l’usine du Mans ; en guise de participation aux frais de décentralisation,
un contrat du 14 décembre 1938 portant sur la création d’une société indépendante,
Société Anonyme des Usines de Pontlieue est signé par le général Happic
garantissant une commande d’un certain nombre de chenillettes avec un supplément
de prix.
Ces
installations allaient occuper le terrain de l’îlot 7 ; les statuts prévoyaient
que ces installations regrouperaient les fabrications de véhicules spéciaux,
moteurs, tracteurs agricoles et véhicules divers. C’est à partir de cette
date que Le Mans devenait constructeur du tracteur Renault ; vous pouvez
constater sur ce tableau l’état d’avancement des travaux.
La période
d’occupation apporta son lot de réquisitions et l’usine de Pontlieue plus
adaptée au matériel lourd en fit les frais. Dès 1940 Junker s’installe chez
Renault ; interdiction était faite à Renault de construire des tracteurs,
mais à force de ténacité Renault obtînt qu’il soit fabriqué 300 tracteurs
ainsi que la fabrication d’organes de camions ; ce qui permit
l’expulsion de Junker, nous sommes en avril 1941.
Les photos
qui suivent datent de 1942, et nous allons découvrir ce qu’était à l’époque
l’usine dite de Pontlieue.
![]() Tout d’abord l’entrée principale où l’on voit l’embranchement SNCF |
![]() ce qui apparaît maintenant était le bâtiment de l’infirmerie |
![]() les premiers bâtiments construits avec de gauche à droite le J ; le C ; le A et le B |
![]() cette autre vue nous montre un chargement en cours. |
Mais la
guerre n’est pas finie : à 3 reprises l’usine sera bombardée ;
l’usine de Pontlieue subira d’importants dégâts dans la nuit du 13 au 14
mars 1944, les bâtiments I, H, J et A seront particulièrement touchés. |
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Pour plus de
précisions sur cette période, nous vous conseillons la lecture du livre de
Gilbert Hattry « l’Usine du Mans de 1918 à 1945 », préfacée par
Roger Allanic.
Durant la période
de guerre, c’est tout naturellement que la production se tourna vers la
fabrication de gazogènes : Renault en fabriqua plusieurs modèles (AFVH en
particulier).
Pour ce qui est de la production française de tracteurs agricoles, le gouvernement provisoire de la république, en la personne de Jean Monnet ; élabore un plan autoritaire donnant les pleins pouvoirs au comité central du matériel agricole pour définir les modèles et quantités de tracteurs à fabriquer.
C’est ainsi que Renault a pu homologuer le 304 fin 1944 ; la pénurie
d’essence favorisa le 304H à gazogène Renault ou Himbert ; mais les
usines étaient en piteux états, il fallait tout reconstruire et le manque de
tracteurs agricoles était tel que le gouvernement français accepta qu’il
soit livré une foule de tracteurs américains dès le début 1945, ce qui ne
favorisa pas l’essor de Renault